Mandriva en dual-boot avec Windows XP

MàJ 01/2010 : il ne s'agit plus d'une version récente, mais le principe demeure inchangé.

MàJ 05/2015 : le logiciel n'est plus édité par la société.

Introduction

Pour expliquer la méthode ci-dessous, j'ai utilisé mon ordinateur portable qui tourne sous Windows XP Familial sur un disque entièrement NTFS partitionné en deux : C pour l'installation de logiciels et D pour les données personnelles. Il n'y a aucune partition libre pour installer Linux en dual boot. Je dispose du DVD de restauration de XP, de Mandriva 2007.0 sur 4 CD et de Mandriva One 2008.0 with KDE sur 1 CD.

Tout d'abord, que ce soit RedHat, Mandriva, Debian, Suse... tous utilisent un "noyau Linux" (dit Linux tout court par abus de langage). Le noyau est le centralisateur des décisions et permet de donner la main aux logiciels quand il le faut et sous des conditions données. Le fait qu'on dise Mandriva suggère que c'est l'entreprise "Mandriva" qui vous offre un package complet pour une utilisation finale. Avec Mandriva, on aura des sites Internet pour récupérer des logiciels tous faits, une interface bleue personnalisée Mandriva, des logiciels de gestion exclusivement Mandriva... Puisque tous les logiciels sont soumis à la licence GPL, ils sont gratuits, donc Mandriva aussi. Si vous optez pour Mandriva PowerPack, il faudra aligner quelques sous, mais en contre-partie vous obtiendrez des logiciels propriétaires (code source privé) qui gèreront votre matériel mieux que dans la version gratuite où ces outils ne sont pas vraiment fournis. Pour un usage de type découverte, il n'est pas nécessaire de demander un PowerPack. Et pour compléter l'aspect payant des services, c'est grâce à celà que ces entreprises vous offrent des distributions Linux de qualité. En payant, vous accédez également à des services, au support des nouvelles versions, et à 7 ans de mise à jour assurée pour le cas de RedHat (distribution dédiée aux entreprises mais dont CentOS en est le dérivé gratuit).

Je souhaitais avoir un Linux afin de faire des développements. J'ai tout d'abord pensé à la virtualisation : ça évite de dédier une partition et c'est plus facile pour changer de système d'exploitation. J'ai tout d'abord essayé VMWare Server. C'est un logiciel américain très lourd à installer (30 minutes environ), le montage des CD est facile et Mandriva 2007.0 marche bien puisqu'il inclue un driver d'affichage spécialement conçu pour VMWare. Malheureusement, le réseau et la clé USB n'étaient pas reconnus, donc le système était étanche et l'exploitation de Linux était bien limitée (comment exporter ses créations ?). J'ai ensuite testé VirtualBox allemand : il est carrément plus léger et bien, mais seul Mandriva 2008.0 inclue ses pilotes d'affichage. Mais le réseau et la clé USB n'étaient pas reconnus par Linux. Je pense que c'est lié à Windows.

J'ai installé une fois 2007.0 avec Gnome sur un PC avec 256 Mo de RAM... impossible ! Je n'ai rien fait que ça plantait déjà. Tous les outils intégré Mandriva restaient sans effet. Alors du coup comme KDE est plus windowsien sur certains aspects, KDE restera de mise. Et depuis 2008, c'est une complicité sans erreur.

J'ai décidé de booter en live sur "Mandriva One 2008.0 with KDE". Au lieu de charger Windows XP stocké sur le disque dûr, le PC regarde sur le CDROM et lance Linux comme s'il était installé, à la différence que rien n'est écrit sur le disque dûr. On peut alors tester Linux avec son matériel (en direct et non via une émulation). J'ai alors vu que tous mes fichiers, le réseau et la clé USB étaient détectés. Cette vérification est indispensable avant d'installer Linux. Si ça ne marche pas maintenant, ça ne marchera pas non plus une fois installé en dûr.

Un camarade qui tournait avec Windows Vista avait mis Mandriva 2008 en dual boot. Donc c'est la seule manière pour avoir Linux en vrai, en intéraction avec le matériel. Accessoirement, on peut dédier toute la mémoire RAM à Linux (vous allez voir que ça sert bien) et comme Linux n'est plus émulé, il est plus rapide (en plus d'être très joli).

Pourquoi Mandriva ? C'est grand public, il est géré par une société française, il fonctionnait chez le copain en dual boot (oh la fausse raison !) et surtout il gère les paquets RPM. C'est une sorte d'installateur conçu par Redhat et qui est bien pratique.

Préparer sa partition

Si vous avez Windows Vista, il suffit d'utiliser l'utilitaire de partionnement intégré pour dégager une partition qui devra de préférence être mise en FAT32, voire EXT3 si disponible.

Si vous avez Windows XP comme moi, sachez que j'ai utilisé Norton PartitionMagic. Pourquoi ? Tout d'abord parce que je l'ai déjà utilisé quand j'ai acheté mon PC qui était livré en une seule partition alors que je voulais en avoir une pour mes données personnelles. Il n'y avait rien sur le disque donc je n'ai rien perdu et j'ai vu a posteriori que je n'ai rien perdu. Ensuite parce que j'ai plus confiance en Norton PartitionMagic pour bouger des gigas de données en NTFS qu'un utilitaire gratuit trouvé sur Internet. C'est peut-être idiot comme raisonnement, mais il y a des moments où l'on préfère ne prendre aucun risque. Accessoirement, comme il était déjà installé, je n'avais plus qu'à faire clic droit.

On lance Norton PartitionMagic. On sélectionne le disque C et on demande à le redimensionner. On soustrait à sa taille la taille qu'on veut dédier à Linux (8 Go). On demande ensuite à déplacer la partition D pour la coller juste après C. Et enfin, on crée dans l'espace vide qui s'est libéré une partition de 8 Go encodée en EXT3 / Partition logique. Logique ou principale, Linux fera son mix plus tard et le format EXT3 sera automatiquement choisi. On fait appliquer et on redémarre le PC. Norton PartitionMagic se lance et effectue le travail demandé. Attention: une panne de courant peut être fatale (le problème ne se pose pas sur les PC portables, car ils ont une batterie). Physiquement, Linux sera écrit à la fin du disque dûr, partie généralement peu utilisée, donc relativement neuve.

Une fois terminé, Windows s'affiche et vous vous dites : mon disque C s'est réduit, mais où est mon disque E ? Ben oui, si je crée une partition pour Linux, Windows devrait ajouter une lettre... En fait non, car Windows ne connait pas les partitions EXT3. Mircrosoft n'a aucun intérêt à les supporter. En revanche, Linux sait reconnaître les disques Windows car sans cela, Linux n'a aucun espoir pour attirer les foules. Il faut savoir que NTFS est un système non documenté par Microsoft. Donc les développeurs de Linux assurent une qualité minimale pour ne pas corrompre les fichiers. Par défaut, les disques Windows sont montés en lecture seule, même s'il est possible (à vos risques et périls) d'activer l'écriture. Ne me demandez pas pourquoi Norton PartitionMagic a bougé (sans trop d'erreur ?) mes fichiers NTFS... il a du être aidé par Windows qui était chargé au même moment.

Une fois la partition EXT3 créée, il ne sera pas possible de la redimensionner avec Norton PartitionMagic depuis Windows. Il faudra utiliser des outils de partitionnement disponibles sous Linux uniquement.

Installer Linux

Vous mettez Mandriva One 2008.0 with KDE dans le CDROM, vous bootez dessus (voir premier écran au démarrage du PC pour les options de boot). Sur le bureau, vous avez une icône qui ressemble à un ordinateur. Vous reconnaissez votre disque C, D et Linux. Sauf qu'ils ne s'appellent pas comme ça. Le nommage des disques sous Linux suit une logique simple. Les noms hda, hdb... désignent un disque dûr physique. Le nom hda1 désigne la première partition sur le disque a, hda2 la seconde partition... et ainsi de suite.

Prenez un papier et un crayon. Pour chaque disque, faites Clic droit, Propriété et notez les noms attribués (hda1, hda2, sda5, sda3...) afin de savoir quoi pointe vers quoi. Par exemple, j'avais SDA1 pour Windows, SDA3 pour Linux et SDA5 pour mes données. Ca va être utile pour ne pas faire d'erreur au moment de l'installation.

Sur le bureau, double-cliquez sur "Installer la distribution Live". Et c'est parti !

"Utiliser une partition existante" pour y mettre Linux. Il vous propose alors un choix. Par chance, tout ce qui est NTFS est ignoré et seules les partitions FAT ou EXT apparaissent. C'est pour cela qu'avec Vista, il faut libérer la partition en FAT et pas en NTFS. Vérifiez sur votre papier que le nom proposé (SDA3 pour moi) correspond bien à l'emplacement que j'avais libéré avec Norton PartitionMagic. Faites suivant, c'est rapide et attendez que l'installation se termine.

Il faut toujours installer Linux après Windows. En effet, quand le PC se lance, il cherche du matériel sur lequel on peut lancer des trucs. En l'occurence, le tout premier espace sur un disque dûr (le Master Boot Record) permet de dire : ce disque contient Windows ou Linux, donc vient par ici pour qu'on puisse lancer tout ça. Windows réécrit ce secteur lors de sa propre installation. Donc si vous avez un Linux sur la partition 3, Windows va l'ignorer et vous ne pourrez plus booter sous Linux sauf si vous utilisez une astuce. Linux installe GRUB en mode graphique par dessus le logiciel de boot de Windows pour permettre de choisir entre XP et Linux. Cet outil se configure sous Linux dans le panneau d'administration. L'idée est que GRUB donne la main à telle ou telle partition (et donc à Windows ou Linux). C'est graphique, c'est beau, c'est bien... Si vous installez RedHat, vous avez le même écran GRUB, mais le graphisme change car ce n'est pas la même société émettrice.

Attention : si vous avez la joyeuse idée de supprimer la partition Linux, vous ne pourrez plus démarrer Windows ! Il faut utiliser un CD de XP pour restaurer le MBR de Microsoft, ou tout simplement réinstaller un Linux quel qu'il soit de manière à pouvoir utiliser GRUB ou LILO pour basculer sur XP.

Configurer Linux

Dès que vous lancez Mandriva, il demande une configuration de base. Elle est demandée même quand vous bootez en live. Le clavier, la souris, la langue, mais surtout les utilisateurs.

Vous serez utilisateur de Linux. Par défaut, c'est un simple utilisateur. Donc vous mettez votre Prénom NOM, et le login comme pnom (Jacques Durand aura le login jdurand par exemple, ou le pseudo donné par ses amis). Ensuite il faut donner un mot de passe ROOT. Root est le superutilisateur : c'est lui qui peut configurer l'ordinateur, modifier le matériel... et foutre la merde ! Donc ne perdez pas le mot de passe car il sera impossible de le retrouver ou de le changer. Sur ce point, Linux est très sécuritaire. Si vous avez peur de cela, les SUDOERS pourront vous sauver.

Configurez le réseau Ethernet :

  • Si vous êtes sur un réseau local d'entreprise, mettez les paramètres TCP/IP donnés par votre administrateur réseau
  • Si vous êtes chez vous en réseau avec un hub mais sans Internet, il suffit de mettre IP=192.168.0.1 et Masque=255.255.0.0
  • Si vous faites un partage de connexion avec un routeur, mettez les paramètres TCP/IP de votre réseau, et mettez l'IP du routeur (la passerelle) en tant que DNS primaire.
  • Si vous branchez directement votre modem ADSL sur votre PC par Ethernet, il faut laisser les champs IP/Mask/Gateway en automatique et régler le DNS à la main. Si vous ne le faîtes pas, vous êtes cuit (et comme par hasard, c'est toujours de ces numéros dont j'ai besoin).

Pour régler le DNS, il faut avoir l'IP des DNS de votre fournisseur d'accès.

  • pour dépanner en tout circonstance avec OpenDNS : 208.67.222.222, 208.67.220.220
  • Freebox : 212.27.53.252, 212.27.54.252
  • Oléane : 194.2.0.20, 194.2.0.50
  • Pour le reste, c'est marqué sur le papier que votre fournisseur d'accès Internet vous a envoyé

Le bureau KDE se lance et vous avez tout... enfin presque. Dans le menu Démarrer (abus de langage), dans les outils Système, vous avez le lien "Configurer votre ordinateur", qui est aussi en quatrième icône en bas à gauche. Cliquez et entrez le mot de passe ROOT (celui qu'il ne faut pas oublier). Si vous l'avez paumé, il faut réinstaller... Naviguez dans les onglets pour paramétrer l'essentiel. Vous n'avez pas besoin de moi, Mandriva est grand public (ça veut dire que c'est pas difficile). Juste une remarque concernant le bureau graphique : si vous activez les effets, il faut redémarrer l'ordinateur et pas seulement relancer la session (sinon ça plante et ça inquiète).

Par défaut, lorsque vous allumez votre PC, c'est Linux qui se lance au bout de 10 secondes. Pour que ce soit Windows, allez dans l'onglet Démarrage et Séquence de boot. Cliquez sur Windows (détecté tout seul !), demandez les propriétés et cochez "Par défaut". Le Master Boot Record est réécrit (attention aux coupures de courant).

Installer les logiciels

Par défaut, Mandriva One 2008.0 ne contient pas grand chose : c'est juste un CD, donc il contient l'essentiel. Le reste est récupéré sur Internet. Ou alors, il faut télécharger Mandriva version DVD pour en avoir plus.

Si vous êtes en entreprise, il y a de fortes chances pour que l'accès à Internet soit conditionné par un serveur "proxy". Allez dans les paramètres Système, et demandez "Serveur mandataire". Le serveur s'écrit sur le modèle "http://proxy.entreprise.com:8000/". Si un utilisateur et un mot de passe sont demandés, vous mettez "http://prenom.nom:motdepasse@proxy.entreprise.com:8000". Vous fermez la session (vous vous déconnectez comme Windows) et vous revenez.

Dans le panneau d'administration, allez dans "Sources pour logiciels". Ajoutez les dépots officiels et de contribution. Si votre proxy refuse le FTP, choisissez ceux en HTTP (moins conseillé). Revenez et cliquez sur "Gérer les logiciels". A partir de maintenant, on va installer des paquets. Attention: si votre serveur mandataire gère des quotas, il faut s'assurer que les mises à jour ne l'épuisera pas. Dans tous les cas, ce qui est téléchargé est mis de côté. Vous n'aurez pas besoin de tout retélécharger, vous faites comme si.

  • Pour le développement web : apache, postfix, php, mysql, phpmyadmin, postgresql, exim...
  • Pour la programmation : kdevelop, gcc, fpc, php-cli...
  • Pour le réseau : bind, samba, pidgin, bind-utils...
  • Pour l'image : inkscape, gimp...
  • Pour le son : vlc, mplayer...
  • Pour la bureautique : scribus...
  • Pour les jeux : gnuchess+knight, kcheckers, ksudoku, gnugo, frozen bubbles, pysol, kdegames...

Tout est bien classé, donc votre bonheur sera là. Il suffit de chercher et de cocher les cases à cocher qui vous intéressent. Les bons logiciels sont toujours disponibles dans les dépots officiels. C'est cela qui est bien avec Mandriva en plus que ce soit joli. Mais les dernières mises à jour ne seront pas disponibles (sauf pour certaines distributions).

Pour installer des logiciels à la main, alors là, c'est plus coton, car si ça échoue, ça échoue. Alors que les paquets téléchargés sont à la base testés et conformes, sauf si vous activez des dépots indépendants. Généralement, vous ouvrez une console ("konsole") en root (taper su et mettre le mot de passe). Vous vous placez dans le répertoire tampon cd /home/jdurand/mon_soft/ et lancez l'installation avec ./setup ou ./configure suivi de make et make install. Voir les notices livrées avec les logiciels.

Pour installer un fichier RPM à la main, il suffit de faire en root urpmi fichier.rpm.

J'espère n'avoir rien oublié. La finalisation de l'installation consiste à configurer ses logiciels et à régler les permissions pour que le système devienne réellement productif.

Se faire peur

Ouvrir une console et taper top. Toute la RAM est prise. En mode console (sans le bureau graphique), Mandriva prend 220 Mo de RAM. L'espace disque est donné par la commande df -h et la liste des processus par ps aux.

Accéder à ses fichiers Linux depuis Windows

Un driver propriétaire est disponible sur Internet : ext2ntfs. Je ne l'ai pas testé, car les langues tordues disent : "si ton Windows a des problèmes, ton Linux restera sain".

Sans passer par un produit intégré à Windows, il existe "explorer2fs" à lancer à la main. Je ne l'ai pas testé non plus.

Solution miracle : créer une partition en FAT32 qui sera reconnaissable par Linux ET Windows. Solution facile pour faire un espace tampon (dit aussi "de partage"). Si vous ne transférez pas des gigas, un envoi de mail ou une clé USB pourront suffir.

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Dernière modification le 29 mai 2015 à 22:38